08/10/20

Confiserie en 3D pour des cadeaux d’entreprises à croquer

Résidence Halo, toute en sucre, remise le jeudi 8 octobre par Annabel Théate aux équipes de Vinci
La résidence Halo, toute en sucre, remise le jeudi 8 octobre par Annabel Théate aux équipes de Vinci. © Crédit photo : Thierry David / Sud Ouest

La start-up TriDi foodies, à la Technopole Montesquieu de Martillac, connaît le succès en réalisant les objets les plus divers à croquer : logos d’entreprise, abeilles, citadelles…

Le sucre n’en finit pas de faire parler de lui. Annabel Théate, la fondatrice de la start-up TriDi foodies, en ajoute une cuillerée.

Depuis des siècles l’homme et la femme mettent le sucre à toutes les sauces, en poudre, en rectangle blanc, en sirop, en bonbons et nougats. On l’accuse de s’installer sur la bedaine, de gâter les dents ; pire, d’avoir maintenu des millions d’hommes et de femmes en servitude dans les immensités de cannes. Il y aurait même des profiteurs qui n’auraient d’autre ambition que de se sucrer. Certes, de sucre à lucre, il n’y a qu’une lettre pour faire la différence mais tout de même, cela ne vaut pas une mauvaise réputation.

Revenons à Annabel Théate, qui n’est pas comédienne (encore une histoire de lettre, une en moins cette fois) mais une cheffe d’entreprise qui a réinventé le sucre en lui présentant une imprimante 3D.

L’aventure a commencé à Martillac, à la pépinière d’entreprises de la Technopole Montesquieu, il y a pile trois ans. Plus futée encore que bonbonvore, Annabel Théate a constaté que les nouvelles imprimantes 3D pouvaient réaliser des objets en matières plastiques, en poudre de métaux agglomérés. Alors, pourquoi pas en poudre de sucre ?

Chiche ! La voilà qui crée, avec Denis Hodebert, un concept et la start-up TriDi foodies. Il s’agit de réaliser à la demande du client, à l’unité ou en série de 10, 100, 1 000, etc, des objets en sucre.

Les entreprises raffolèrent de logos et cadeaux commerciaux à faire croquer à leurs clients. Rien n’interdisait à l’ordinaire pékin de commander l’effigie du chien aboyeur du voisin pour y planter ses propres crocs. Ce n’est toutefois pas ce créneau revanchard qui a conduit Annabel Théate à développer son entreprise au point d’employer désormais 6 personnes : TriDi foodies est un acteur de poids – mais en sucre allégé – dans l’objet de communication et le cadeau d’entreprise.

Butineuses sucrées

Ainsi, quand les Galeries Lafayette organisent une animation sur le thème de la ruche, Annabel Théate et ses équipiers fournissent des centaines d’abeilles à croquer que butinent les clients.

Aujourd’hui, La Poste s’apprête à organiser, à Corte, un colloque des maires de montagne (!) : les invités de ce sommet recevront tous une citadelle de Corte aux amandes et fleurs d’oranger, « pour donner un goût de la Corse », s’amuse Madame la PDG dans son rôle de Dame Tartine.1

S’amuser, oui, mais sans se faire de mal. « Nous ne choisissons que de bons produits à faire entrer dans nos imprimantes 3D : du sucre bio, des arômes naturels et nos friandises sont 30 % moins sucrées que celles des marques bien connues que l’on trouve dans les grandes surfaces. »

Une résidence en sucre

Ce n’est pas tout, Annabel Théate tient dans son sucrier une autre arme de conviction massive : « pas de plastique, pas de papier ni carton, pas de bois ni de métal dans nos cadeaux d’entreprise donc zéro déchets dans la poubelle. C’est pour cela que nous avons obtenu le Clean label ».

Des citadelles de Corte, TriDi foodies va en réaliser 350. Mais pour Vinci, la start-up joue la carte de l’unicité. Jeudi 8 octobre, c’est un programme immobilier que réalise le bâtisseur sur la rive droite de Bordeaux, la résidence Halo quai de Brazza, qui a connu sa déclinaison en sucre. Mais à ne pas consommer. « Pour assurer la conservation de la maquette, nous l’avons recouverte de résine ».

Quel sens donner à ce bonbon géant qui n’est pas à manger ? « L’originalité de son aspect, à la fois très détaillé et ‘’chaud’’ ; 98 % de matières naturelles (les 2 % restant étant la résine) qui seront très faciles à faire disparaître quand on n’en voudra plus ; un coût de revient 30 % inférieur à celui d’une maquette traditionnelle. »
Reste qu’à l’échelle 1, Vinci et Annabel Théate ne sont pas encore prêts à construire un monde de douceur et de suavité. On leur en serait tellement reconnaissants.

  1. Wikipedia fournit gratuitement les paroles de la comptine et YouTube la rengaine. ↩︎

Lien de l’article Sud-Ouest : https://www.sudouest.fr/gironde/langon/gironde-confiseries-en-3d-pour-des-cadeaux-d-entreprises-a-croquer-1712888.php